Dans le silence je nous perdais
- Un faux calme, j'te l'avais dit -
Tu le vois ce moment où ça va me retomber sur la gueule? Tu le vois hein? 'Tain faut toujours que je me retrouve avec des types qui sont juste pas foutus d'assumer, qui terminent en PLS et m'obligent à cracher sur mes sentiments, sur ce que je ressens pour pouvoir les consoler. Comme s'ils avaient le droit de se mettre à chialer de supporter un putain de soupçon de ce que je peux ressentir alors que je me prends tout dans la tronche gratuitement. Vous n'êtes que des gamins. Des putains de gamins qui se la jouent sur le fil de l'âge pour montrer qu'ils sont adultes, vous jouez de votre corps, vous abusez à outrance des substances et quand vient l'heure de payer, de passer à la caisse pour toutes les conneries que vous avez pu faire pendant que vous planiez, y'a plus personne.
Parfois je me sens à des kilomètres de ce qu'il se passe dans votre esprit. A toi, à Eden… A Pom aussi.
Vous vous écriez, vous vous tordez dans vos larmes, dans vos fluides que vous rendez en criant que ça n'est pas vous, pas votre faute, que vous ne vouliez pas. Mais le faire exprès ou non n'entame rien à la faute qui a été commise. Et le résultat est le même, ce sont bel et bien mes doigts que j'enfonce dans votre bouche pour vous forcer à rendre ce trop plein. C'est moi qui va essuyer vos lèvres barbouillées de bille et qui vous embrasse en vous disant que ça va aller. Vous maintiens pour vous retirer ces fringues qui sentent le vomis et vous douche pour vous coucher ensuite. Que c'est une simple cuite et que demain vous aurez un mal de crâne carabiné, une casquette plombée mais que ça passera. Et que moi… on s'en branle, je peux encaisser. Je suis trop con aussi. J'vous aime sûrement trop.
Ne continue pas dans ce sens Cyrus, tu ne vas clairement pas assumer ce qu'il risque d'arriver si tu continues ainsi.
Jusqu'ici je n'ai eu aucun geste ni parole de travers. J'ai été droit, fidèle à moi-même. A aucun putain de moment je ne t'ai manqué de respect ou ne t'ai traité d'une façon.
T'es minable. Là, dans tes vapeurs d'alcool. Et tu me rends dingue à ne pas ouvrir ta bouche pour me filer les bonnes choses. J'ai jamais demandé grand chose entre toi et moi. Le cul me suffisait bien pour preuve, maintenant que j'en ai plus ça me donne envie d'exploser.
Pourquoi toi et pas lui? Car je te suspecte de me dissimuler un truc depuis le début… Et lui, lui j'aviserai ne t'en fais pas. Je sais que lui ne me le dissimulerait pas sciemment. Pas ça. Mais si c'est moi qui t'ai refoutu dans ses pattes, si tout est de ma faute comme tu le dis… Putain t'as la moindre idée d'à quel point le retournement de la chose est cruelle? Dans mon esprit vrille bien des scénarios. Un bourdonnement assourdissant… mais ça n'est que les basses incessantes de la salle en-dessous de nous.
J'ai vu le verre voler par terre, t'as commencé à t'effondrer alors que je n'ai même rien entamé. J'ai voulu te ramasser mais… Ce soir je ne bouge pas de contre cette porte. Je ne veux pas qu'on me la fasse à l'envers. T'as l'air misérable ainsi mais si je t'approche je risque de disjoncter alors reste là au sol, à te morfondre merdiquement.
" Je veux la vérité. " quelle question. Ta réaction, en-dehors du fait que tu sois empli d'alcool, m'indique que t'as quelque chose à me dissimuler. T'as un truc à te reprocher Cyrus et je sais pas encore exactement quoi. Mais je vais le savoir. Je veux le savoir. T'as pas idée à quel point.
T'as rampé comme un insecte jusqu'à moi, à genou, à mes pieds et je t'ai regardé, cruellement. Je sais que tes services en tant que pute sont loin d'être désagréables t'en fais pas. Mais c'est pas cet usage dont je veux que tu fasses avec ta langue.
A quoi tu penses putain? Qu'est-ce que t'es en train d'essayer de faire? Ma main s'est plaquée contre mon crâne. J'ai fermé les yeux un instant. Un bref instant pour ne pas t'en foutre une. Le temps suffisant pour que tu défasses mon pantalon sous mon regard encore incertain de ce que j'allais te faire si tu ne parlais pas. Tu vas me rendre dingue. Ne le fais pas. Je risque de te faire mal, tellement mal. Et aucun des jouets de la pièce ne te fera aussi mal que moi.
Tu ne t'arrêtes pas et j'ai agrippé ton haut, ton col que j'ai remonté à hauteur de ton visage pour inverser les positions. Je t'ai plaqué contre le mur sans ménagement. J'ai senti cet à-coup traverser ton corps que je maintiens car tu as du mal à suivre le mouvement.
Ma main gauche a agrippé ta mâchoire, ton crâne qui tient si mollement sur ton cou, à la base de ton corps. Regarde-moi bien dans les yeux. Je t'invective silencieusement. Je te maudis de ce comportement. Jamais j'aurais dû venir, je ne l'aurais pas fait si j'avais su à quel point t'aurais pas assumé.
" Kennedy, son frère n'a que ça à la bouche et a la fâcheuse habitude de me confondre depuis le début. Kaneki, Kennedy… Ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille bien avant. Mais c'était trop léger. Le fait qu'il me dise qu'avant j'étais plus sympa aussi… que je lui refusais pas de coucher avec peut-être. Et ça te correspond tellement. Tu touches vraiment à tout ce qui bouge. Kyoshi a la langue très pendue… Ensuite si t'as besoin de plus, le fait qu'Eden me parle du retour de l'un de ses protégés. Toi aussi t'en es un. Si t'as trainé là-bas, y'a bien une raison. Ton besoin farouche de toujours vouloir tremper dans des trucs sombres, t'aimes quand ça craint et c'est clair qu'Eden avec ses foutus réseaux correspond parfaitement. Il t'a récupéré d'entrée de jeu. T'as fini dans ses petits papiers et je sais pas encore à quel point, je sais pas de quelle manière mais quelque chose me dit que t'es pas assez con pour être passé à côté d'un détail quand t'es revenu. De ce qui se dit au Bchobiti me concernant et concernant la relation que j'ai avec. Car tu le connais Cy' me la fais pas à l'envers. "
Je t'ai tiré vers l'avant et j'ai fait percuter à nouveau ton corps, ta tête contre la paroi derrière toi. Mon ton s'est élevé subitement. Je n'aime pas qu'on me prenne pour un con et j'ai l'impression que t'es en train de le faire.
Mes doigts se resserrent sur le tissu de ton haut, tes os. Je blanchis ta peau comme mes articulations tant je serre. Et bientôt ce sont des marques bariolées qui s'impriment sur toi. Rosées, violettes… Bleutées.
" T'es au courant d'un truc sinon tu serais pas dans cet état putain! Arrête de me prendre pour un con. Sinon je te jure… Putain je te jure que là je vais te faire mal et que t'y prendras pas ton pied! " depuis combien de temps t'as pigé qui je suis? Est-ce que t'en joues? Est-ce que t'essaies de faire un truc tordu?
Je l'ai pas senti partir. Vraiment. J'ai lâché ton col et mon poing verrouillé s'est enfoncé dans la porte derrière toi. Faisant résonner l'impact dans mes os, me faisant intérieurement vriller un peu. La douleur… Ne me calme en rien et c'est même l'inverse. PUTAIN DE MERDE. Je t'ai relâché et me suis éloigné. Faut que je te lâche, je vais t'en foutre une vraiment. Et vu l'état de mes jointures, si tu prends c'est quelques os que je vais te briser.
" TU PARLES MAINTENANT OU SINON JE TE JURE QU'Y'AURA AUCUNE POSSIBILITÉ DE RETOUR EN ARRIÈRE! "
J'ai perdu mon sang-froid. Ma respiration est soudainement devenue éreintée, mes yeux exorbités. Si tu me trouvais trop peu expressif jusqu'alors y'avait d'autres moyens. Moi qui suis pourtant des plus calmes, aux traits bien souvent stoïques, c'est bien l'énervement que je revêts aujourd'hui. Et c'est loin d'être plaisant.
Le silence des gens me rend dingue. Réellement. Je préfère être roué de coups, ça doit me venir de ma mort ça, je préfère prendre en pleine gueule une salve de mots. Mais le silence est une torture à mon sens. Ne pas me donner de mots, ne pas me confirmer, ne pas réfuter… Me laisser seul avec mon esprit tordu qui prend ce qu'il a, le déforme, l'amplifie et le transforme en une possibilité atroce.
C'est ta dernière chance avant que je ne décide de si t'es coupable ou non. De si je dois te faire disparaitre de mon sillage, de son sillage ou non. Dépêche-toi. DÉPÊCHE-TOI.