C'est la suite de ce RP Rivers Name

Je ne sais guère si j'avais envie de me lier à un nouveau Rivers.
La logique voudrait que monter du quatrième sous-sol à un rez-de-chaussée ne prennent que quelques minutes. C’était sans compter le fait que rien n’était cohérent à l’agence Azazel. Ainsi soixante-six marches se trouvaient entre chaque étage, soit deux-soixante-quatre marches à grimper. Ce qui était bien moins que les mille six cents soixante-cinq marches de la tour Eiffel, mais qui était tout de même assez important.
Pourtant entre les ascenseurs démoniaques et la cage d’escalier au nombre sphénique de marche, Pom avait rapidement fait son choix. Il avait horreur des ascenseurs de l’agence ! Non seulement, il n’avait pas confiance en ce genre de machinerie – qui n’existait clairement pas à son époque. Mais, en plus, celle de l’agence était diablement effrayante. Allant toujours là où il ne leur demandait pas d’aller, s’arrêtant à tous les étages, à mi-étage, voire parfois à des étages qui n’existaient pas. Ils semblaient posséder une volonté propre auquel Pom préférait ne pas se soumettre.
Alors qu’il ouvrait la porte mettant à la cage d’escaliers, généralement évité par les spectres, Pom attendit que May Rivers s’y engage à son tour. Pour une fois, il ne ferait le chemin seul à travers les couloirs.
L’homme avait gardé sa cigarette à la main et les premières marches ne furent pas difficiles à monter. Il fallait dire qu’il était habitué à marcher, gravir et avancer par le propre fait de ses jambes. C’était d’ailleurs surprenant qu’il ne soit pas davantage musclé. Sa carrure n’était pas celle d’un jeune athlète, mais il fallait croire qu’il se satisfaisait d’avoir l’air d’un jeunet.
Toutefois, après une soixantaine de marches gravis dans le plus morne silence, les mains dans les poches après avoir jeté le mégot sur le sol sans la moindre conscience, Pom se retourna brutalement en direction de l’éphèbe qui l’accompagnait.
« Dis-moi Rivers, tu es devenu un vampire, n’est-ce pas ? »
Brutalement la question se posa en lui comme une évidence, mais il préféra en être sûr. Le neveu d’Eddy aurait tout à fait pu mourir d’une autre façon, même si Pom n’y croyait pas vraiment en cette hypothèse. Il devait s’en assurer. C’était sans doute les spectres que Pom aimait le moins : ce qui était plutôt logique. Il aimait la vie et les vampires retiraient la vie des vivants. Certains d’entre eux étaient même des tueurs à gages chargé de venger les lémures en soif de justice, de vengeance ou simplement furieux contre des vivants. Si certains avaient su au travers des années se lier d’un sentiment proche de l’amitié, et si l’un d’entre eux avait même partagé sa vie, il n’en demeurait pas moins que Pom se méfiait d’eux davantage que tous les autres. – Excepté des politiciens. Il y a bien pire que les vampires, il y a ceux qui gouvernent.
Souriant doucement, pour reprendre son souffle, - c’est qu’il commençait à fatiguer – Pom s’adossa à un mur. Il fixa de haut en bas, May. Il était un vampire. Il n’en doutait pas en réalité.
« As-tu déjà été chassé à l’extérieur ? La soif se réveillera bientôt, si ce n’est pas le cas. Et tu voudras mordre n’importe qui. Même l’un d’entre nous. Même moi, … - même si je péterais la gueule avant que tu n’es le temps de me toucher. » Du moins l’espérait-il, car Pom n’avait clairement pas envie que cette situation se présente. « Et si tu ne tueras pas l’un des nôtres, il ne calmera certainement pas ta faim. Une seule chose le pourra : le sang des vivants. Et alors, tu deviendras un assassin. »
Les mots étaient dit, aussi calmement que possible, aussi doux qu’il en était capable. Pom n’avait pas l’impression que ce soit à lui de le faire. Il était persuadé que personne n’aurait eu à cœur de lui confier la moindre personne – il faudrait être un peu fou pour agir de la sorte avec lui. Mais au moins, il était clair. Clair, car lui-même avait été un tueur et pourrait sans doute …
Pom préférait pas penser à ce genre d’éventualité.
« Bien sûr, qu’il y a des alternatives : du sang frais, sans mordre dans la peau. Mais, ce sera comme boire un liquide acre et rance, qui répondra à tes besoins vitaux sans jamais te combler. Alors, que ce soit hier ou demain, tu vas rencontrer une personne qui t’apprendra à être un tueur. Et alors, il te faudra comprendre que plus rien ne pourra être comme aujourd’hui. »
Il ne reprenait pas sa marche, hésitant un instant. Il monta d’une marche, se retournant pour faire face à May Rivers. Ses grands yeux verts et ses cheveux rouges encadrants son visage, une tristesse réelle traversa son visage fugace, avant qu’il ne se mette à rire.
« J’aimai beaucoup Eddy, sa mort est malheureuse, mais je me suis toujours dit que si la première nous avait conduit ici, la seconde ne devait totalement nous condamner. Sache une chose, toutefois, May Rivers : Une chose très importante que tu dois retenir : La mort est le point faible de nombreux lémures et vampires. Savoir comment tu es mort, c’est pouvoir te rendre fou. Ne le confie qu’à ceux que tu juges de confiance ! Ou mieux, ne le confie à personne. »
Regardant les marches restantes, Pom demeura là, sans avancer, hésitant encore. Est-ce qu’il faisait le bon choix en conduisant le gamin. Ne devrait-il pas le laisser là ? Ce n’était pas son problème ! May aurait forcément une personne, - vampire – pour s’occuper de lui. Il lui apprendra à chasser, à se nourrir, à couvrir ses traces. Il lui apprendra à monnayer ses services dans l’entre monde et à être un des pions du chef des vampires. Et certainement qu’avec le temps, il se jouerait de tous, comme la plupart de ses congénères. Allons, donc, Pom ne se faisait pas beaucoup de souci pour le gamin. Il était plutôt mignon, il finirait forcément par tomber sur des gens le guidant.
Alors pourquoi se sentait-il le devoir de l’emmener avec lui, de le guider un peu au travers de cette ville ? Pourquoi se sentait-il un devoir ? Eddy, … dieu du ciel, Pom espérait vraiment qu’il existait une autre vie ! Car si elle existait, il le ferait payer à ce connard. Putain d’amitié, qui lui donnait le sentiment qu’il devait aider un futur buveur de sang.
« Si tu as des questions, je t’en laisse le temps que je fume ma clope … » Oui, il fumait beaucoup, mais c’était sans doute car c’était des clopes assez spéciales – « et ensuite, on continue l’ascension, Rivers. Mais avant … réponds à une autre des miennes. Parle-moi du Eddy du monde des mortels.»
Parle-moi de ce que je ne connais pas.